Au sujet des anomalies invisibles sur les pistes.
Vous avez tous joué sur une paire de pistes où la piste de droite était différente de celle de gauche. Vous avez tous pesté contre le mécanicien et sa machine à huiler. Et s’ils n’y était pour rien?
L’objectif de cet article de Rob Mautner dans Bowling This Month d’avril 2018, est de vous permettre de reconnaître les différences de topographie entre 2 pistes d’une même paire et de mettre en place une stratégie de jeu.
Rob Mautner :
J’ai eu le temps de m’intéresser au cosmos depuis que je ne peux plus jouer au bowling ni au golf. Assis devant ma télévision en regardant une chaîne scientifique, je me suis mis à réfléchir sur nos connaissances, sur ce qui a changé dans l’univers et dans le monde du bowling.
Une chose a particulièrement attiré mon attention : les trous noirs dans l’espace et l’influence de la gravité !
Les trous noirs, malgré leurs dimensions et leur masse, ne peuvent être vus. Ils sont complètement noirs dans le noir de l’univers car la lumière ne peut en sortir. Pourtant ils existent et ils attirent toutes les masses qui passent à proximité grâce au phénomène de la gravité.
Parlons-en. La gravité, c’est l’attraction entre les planètes ou les objets. Plus la masse de l’objet est importante et plus la gravité est importante. C’est pourquoi nous pouvons tenir debout à la surface de la terre sans être éjectés dans l’espace. C’est pourquoi les planètes, les astéroïdes et les comètes tournent autour du soleil.
Mais, quel est le rapport avec le bowling moderne ? Le bowling est tributaire de la quantité et de la répartition de l’huile sur les pistes et de la topographie des pistes.
La plupart des joueurs aujourdhui connaissent l’influence de l’huile sur les conditions de jeu mais ils comprennent moins l’influence de la topographie.
La topographie n’a pratiquement rien à voir avec la présence de l’huile sur la piste. Je suis arrivé à la conclusion, que sur des pistes fraîchement huilées, l’huile masquait les problèmes de topographie qui déterminent la vraie nature des pistes.
C’est pourquoi, après les boules d’essai et le début de la 1ère partie, les joueurs voient les pistes changer complètement et devenir différentes l’une de l’autre. Tant que les boules glissent dans l’huile et ont un contact minime avec la piste, tout va bien. Mais une fois l’huile absorbée par les boules réactives actuelles, les anomalies de la topographie se révèlent et interviennent sur les réactions de boule.
Pourquoi la topographie est-elle devenue si déterminante ? Pourquoi devons-nous soudainement y prêter plus d’attention ? N’est-ce pas suffisant de suivre l’évolution du huilage comme nous l’avons toujours fait ? Qu’est-ce qui a changé ?
Pour être clair, tout a changé !
Les changements les plus notables concernent les boules et les pistes elles-mêmes. Il y a 40 ans, les boules emportaient et déposaient l’huile plus loin ainsi que dans la partie sèche de la piste. Aujourd’hui, les boules absorbent l’huile et assèchent la piste. Il y a 40 ans, la plupart des pistes étaient en bois. Les pistes en bois étaient très solides et elles étaient plates et toutes identiques géométriquement.
La plupart mesuraient au moins 2 pouces et demi d’épaisseur. Tous les 2 ou 3 ans (suivant les normes en vigueur du pays), les centres de bowling devaient fermer quelques jours (suivant le nombre de pistes) pour le resurfaçage des pistes. Elles étaient poncées à la machine et rendues plates et de niveau à nouveau.
Les pistes synthétiques actuelles sont posées par grands panneaux. La plupart de ces panneaux font moins d’un demi pouce (12,7 mm) d’épaisseur. Souvent, les panneaux ne sont pas parfaitement plats. Suivant le pays et les saisons, les supports en bois des pistes gonflent ou sèchent et se déforment. Beaucoup de facteurs peuvent intervenir sur la géométrie des pistes synthétiques.
Si vous en voulez la preuve, la prochaine fois que vous allez dans votre bowling habituel, regardez sur la piste au niveau de la réflexion des quilles. Si les pistes sont parfaitement plates, l’image réfléchie doit être parfaite comme dans un miroir. Mais ce n’est pas le cas, l’image est déformée, certaines quilles sont plus hautes que les autres. Toutes les imperfections de la surface de la piste déforment l’image. Ce sont ces imperfections (ou anomalies) qu’on appelle la topographie.